4. Rendre possible la reconnaissance des personnes dans leur diversité

Le douement, fait d’être doué, est une propriété psychique individuelle propre à chaque membre de l’espèce humaine. Cela implique la reconnaissance d’aptitudes fonctionnelles à tous. « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée. » Ainsi l’usage du terme « doué » ne peut être réservé à une petite minorité de la population générale. Cet abus conduit parfois à une terminologie du mépris opposant littéralement les doués aux non doués. Renvoyer sur ce point à telle ou telle référence (e.g. datée de 1998, bien postérieure aux mises en garde d’Eurotalent) pourrait passer pour une attaque personnalisée, alors qu’il s’agit de la logique interne d’une conceptualisation et d’une conception inconsidérément extrême, dans une statistique implicitement oligarchique.

Chaque être humain présente un large éventail d’aptitudes dont l’inventaire reste nécessairement aussi ouvert que celui des actes d’un répertoire que notre système nerveux et son potentiel de synapses permet indéfiniment d’augmenter par des inventions. Ces aptitudes sont propres à chacun et le caractérisent, dans leur inégalité et leur disparité de distribution. Le développement de cet inventaire, encore fruste, et l’accroissement de sa précision sont essentiels à nos buts.

Le respect de la psycho-diversité suppose avant tout l’amélioration systématique de sa connaissance, prolongeant en cela le sentiment malgré tout spontané d’à peu près tous ceux qui font profession d’éduquer. Autant d’enfants, autant de cas. Sentiment qui se heurte inévitablement, chez les mêmes personnes, aux difficultés des enseignements collectifs, génératrices d’une pratique et même de normes idéologiques inverses. Ces normes sont faussement versées au passif d’un égalitarisme qui serait propre aux devises et aux idéaux de la démocratie. L’égalité des droits de l’homme n’a jamais supposé l’uniformité des hommes et nul n’a combattu plus lourdement « la pratique pourrie de l’égalitarisme dans les salaires » qu’un tyran dit « soviétique » à la tête d’une économie oligarchique d’Etat.

Pourquoi la connaissance des surdouements, impliquant des niveaux d’aptitudes particulièrement élevés, suscite-t-elle autant de résistances et d’oppositions, alors que le processus démocratique invite naturellement à reconnaître les personnes dans toute leur diversité parce que c’est elle qui constitue la principale richesse sociale. Ce fait ne pose pas un problème de psychologie individuelle mais bien de sociopsychologie ou de socioéthologie. Il souligne l’étendue du champ de compétences et donc des recherches qui sont indispensables.

L’analyse des comportements suggère que les résistances sont le plus souvent dues à une mauvaise conception et à une mauvaise régulation de la compétition sociale : elle tourne à l’inhibition mutuelle et au conflit. Et cela alors qu’il s’agit de faciliter la fécondation mutuelle des aptitudes au bénéfice de la richesse et de l’harmonie collectives. Ce sont ces mécanismes d’échange de services qui doivent faire l’objet de recherches et d’entreprises à encourager. Les mythes et stéréotypes sociaux qui s’y opposent sont les conséquences plutôt que les causes des dysfonctionnements sociétaux qui font l’objet de notre attention. Ils ne peuvent céder et ne cèdent peu à peu qu’à la réalité croissante des savoirs et des interventions.

Dans le but de prévenir des difficultés usuelles et tacites d’acceptation et de cohabitation des douements hétérogènes et dans le but de favoriser l’épanouissement mutuel, les personnes morales et physiques adhérentes à Eurotalent invitent et s’engagent à rechercher des solutions, par les voies légales appropriées. Elles relèvent et affrontent les problèmes que posent ou sont susceptibles de poser, notamment pour les enfants, les entraves à la reconnaissance de leur existence, de leurs besoins éducatifs, de leur intégration sociale et de leur participation démocratique au progrès social.

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